Sylvain Lefebvre - Curieux de Nature

L'intimité de la mésange.

Immersion dans un nichoir!

Au jardin, le nichoir qui a notre préférence est équipé au niveau du toit d'un compartiment à tiroir où il est possible d'installer une caméra avec micro intégré, bague de mise au point et système de vision nocturne infrarouge. Un câble relie cet appareil photo-vidéo à notre ordinateur et à une prise électrique. Le kit complet est disponible dans la boutique en ligne de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), mais reste accessible à moindre coût par tout bon bricoleur. Ce système de caméra-nichoir permet de rentrer dans l'intimité des oiseaux de jour comme de nuit, sans aucun dérangement. En nous immergeant au milieu des oisillons, il nous offre chaque année l'un des spectacles les plus émouvants de notre jardin.

Ce « nichoir-espion » est visible en permanence depuis notre salon, fixé sur le tronc d'un cerisier. Cet arbre majestueux, de 20 mètres de haut nous régale à chaque printemps de milliers de fleurs blanches et à chaque été d'autant de cerises. Une manne dont nous ne profitons pas suffisamment mais que les oiseaux savent apprécier. Au pied du géant fruitier, monnaie du pape, lilas, arum, pervenche, aster et azalée ajoutent de la couleur. Le nichoir est installé à 2,5 mètres de haut et son ouverture mesure 28mm de diamètre. Il est exposé au sud mais reste à l'ombre du feuillage. Depuis sa mise en place, tous les ans, un couple de mésanges charbonnières fait de ce nichoir « boite aux lettres » son site de prédilection.

Il faut dire que cet oiseau côtoie facilement les hommes dès lors que le milieu est un minimum arboré. La mésange charbonnière est l'un des passereaux les plus communs en France, y compris en ville, dans les jardins ou les parcs. Elle se reconnaît facilement par sa tête noire à larges joues blanches et son ventre jaune marqué d'un bandeau noir. Chez les adultes, cette bande est large et bien dessinée chez le mâle, mais plus réduite et irrégulière chez la femelle. La mésange charbonnière fait en général son nid dans un trou d’arbre. C'est une coupelle de mousses, garnie de poils et de plumes. Un nichoir artificiel ne change pas ses habitudes pour autant. La femelle est chargée de sa fabrication tandis que le mâle assure la défense du territoire.

Le 30 mars 2020, grâce au nichoir-caméra, nous découvrons une ponte de neuf œufs. Si la période de couvaison est donnée pour environ deux semaines dans la littérature, il nous faudra attendre près d'un mois pour voir enfin six œufs éclore le 26 avril, puis les trois autres le surlendemain. Nous avions presque perdu espoir de les voir naître, d'autant que les poussins de rouge-gorges et de grives musiciennes témoignaient déjà de leur vitalité à proximité ! L'apparition des oisillons devant la caméra est un petit moment de grâce. On a beau s'y attendre, les poussins sont vraiment minuscules.

La suite, en vidéo!

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JARDIN SAUVAGE - l'envol des mésanges